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La maison d'édition parisienne Le Serpent à plumes publie une revue hors-série Spécial Haïti, au bénéfice d'un hôpital de Port-au-Prince. Une action humanitaire doublée d'un projet culturel qui permet de mieux saisir la réalité de cette île caribéenne. Nathalie Fiszman, directrice littéraire, répond à LEXPRESS.fr. 

Pourquoi la maison d'édition du Serpent à Plumes a-t-elle tenu à participer au mouvement de solidarité avec Haïti?
Etant donné le nombre d'auteurs haïtiens présents dans notre catalogue, -comme Dany Laferrière qui a publié sept ouvrages chez nous- je me suis dit que nous pouvions difficilement rester les bras croisés. Et que nous avions une sorte d'obligation à mener une action éditoriale pour Haïti.
"En 
Haïti, la culture est inversement proportionnelle à la richesse"Dès le lendemain du tremblement de terre, j'ai donc proposé à nos auteurs l'idée de cette revue dont les bénéfices sont destinés à l'hôpital de la Communauté haïtienne, situé à Pétionville, un quartier de Port-au-Prince. Cet établissement de 50 lits, dont nous connaissons personnellement les dirigeants, accueille des malades particulièrement démunis. Comme il a été construit dans le respect des normes sismiques (en 1985), il demeure intact et tout son personnel ou presque est sorti indemne du séisme.

Comment les écrivains ont-ils réagi à l'idée de ce projet littéraire?
Ils ont immédiatement répondu, malgré leur état de choc et d'épuisement. Ils se trouvaient en effet presque tous à Haïti au moment du séisme, car le festival littéraire "Etonnants voyageurs" devait s'y dérouler [du 14 au 16 février, deux jours après le tremblement de terre]. La revue a été bouclée en huit jours, ce qui représente un petit tour de force.

En quoi consiste exactement le projet "Le Serpent à plumes pour Haïti"?
Au-delà de l'action humanitaire, il s'agit de proposer un panorama complet de la vie à Haïti et de donner à comprendre la réalité sociale de cette île en proposant un autre angle que celui des journaux télévisés. Ce numéro spécial se compose d'extraits de romans déjà publiés mais également de textes nouveaux, d'articles, de témoignages. Il y a par exemple cette magnifique Lettre à Sergine, de Thomas Spear, qui écrit à une amie disparue sous les décombres du tremblement de terre. On y découvre aussi les photos joyeuses ou tendres de la vie quotidienne sur l'île, signées Fred Koenig et David Damoison.

Image prise 
lors du tournage du film L'arbre de la Liberté de Maksaens Denis sur 
l'île de Grosse Caye.
Fred Koenig
Image prise lors du tournage du film L'arbre de la Liberté de Maksaens Denis sur l'île de Grosse Caye.

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