Haïti : boom médiatique ! Les sceptiques reviennent à la charge !
Les officiels du gouvernement haïtien sont d’avis qu’il faut profiter de cet instant où toute l’attention de l’international est fixée sur Haïti pour vendre le projet de reconstruction d’Haïti. Cependant, certains sceptiques se questionnent : qu’en sera-t-il quand Haïti ne sera plus au premier plan de l’actualité ?
Ce mercredi 31 mars 2010, au siège de l’Organisation des Nations unies (Onu), le président René Préval et d’autres officiels du gouvernement haïtien ont présenté aux donateurs de la communauté internationale un projet de reconstruction d’Haïti et leur souhait d’obtenir, à cet effet, 3.8 milliards de dollars américains au cours des dix-huit prochains mois. Le secteur privé haïtien des affaires a contribué dans une large mesure à la préparation de ce document. Néanmoins beaucoup d’autres secteurs dénoncent leur mise à l’écart dans les consultations conduites à cette fin. Aussi du nombre de ces secteurs, plusieurs restent-ils sceptiques sur l’aboutissement de cette démarche du gouvernement haïtien pour obtenir du financement, voire sur le suivi qui sera fait de ce projet quand Haïti ne sera plus au premier rang de l’actualité internationale.
Nous rappelons qu’à plusieurs reprises après 1990, beaucoup de promesses ont été faites à Haïti par les bailleurs de fonds internationaux en vue de décaissement de fonds pour l’exécution de grands projets de développement de certains secteurs de la vie économique. Mais, en fin de compte, le pays n’a pas récolté grand-chose, pour ne pas dire rien.
En effet, grâce aux démarches, par exemple, de l’ex-président américain, Bill Clinton, comme envoyé spécial de l’Onu pour Haïti en 2009, les bailleurs de fonds de la communauté internationale avaient pris beaucoup d’engagements à l’endroit du pays qui, pourtant, a dû monter au créneau à plusieurs reprises pour exiger la concrétisation de ces engagements.
Il est à préciser que, d’après les évaluations des experts internationaux et haïtiens, environ 11.4 milliards de dollars américains, sur une période de trois ans, sont nécessaires pour la reconstruction d’Haïti. Durant ce laps de temps, note-t-on, le mandat du président Préval aura atteint son terme. Plus d’un croit que, durant les périodes électorales, les bailleurs de fonds de la communauté internationale seront réticents en matière de décaissement de fonds pour l’exécution des projets. Donc, même si des promesses sont formellement faites à Haïti à l’issue de la rencontre du mercredi 31 mars, ce sont les décaissements et ses échéanciers qui préoccupent déjà les sceptiques.
De surcroît, toute période d’instabilité politique dans le pays est susceptible de rendre encore plus réticents les bailleurs de fonds, qui en trouveront prétexte pour ne pas honorer leurs engagements. Nous en sommes habitués ! Donc les responsables politiques haïtiens doivent faire d’une discipline rigoureuse s’ils ne veulent pas interrompre les relations de coopération pour l’obtention de ces fonds.
Enfin, l’étiquette de pays corrompu est l’un des derniers obstacles qui peut renforcer la réticence des bailleurs. C’est une note vraiment discordante pour Haïti quand il nous faut trouver du financement pour implémenter nos projets de développement. D’aucuns s’attendent même à des restrictions minutieuses de la part des donateurs étrangers quant aux formalités de décaissement des fonds, si décaissement il y aura ! Des restrictions qui s’annoncent d’ailleurs comme un boycott à divers égards !
Il est souhaitable que les démarches des officiels du gouvernement haïtien au siège des Nations unies à New York aboutissent. Il y va de l’avenir et de la destinée de toute une nation ! L’apport de la communauté internationale sera d’un appui considérable pour la reconstruction du pays. Toujours est-il que ce sont les actions concrètes qui nous préoccupent ! L’avenir donnera raison ou tort aux sceptiques !!!
Par Jean Samuel Vincent
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